mercredi 28 septembre 2011

Droits humains

Droits humains

Les 10 commandements d’Amnesty international

La section Tunisie d’Amnesty international a annoncé hier les dix mesures pour les droits humains à faire approuver par les partis politiques, lesquels y ont agi avec mesure. Les dix commandements tels qu’ils sont énoncés par Amnesty international se résument en une sorte d’un code moral que les partis tunisiens doivent respecter une fois qu’ils l’auront approuvé. Dans un protocole comportant dix articles l’organisation dicte l’ensemble des droits humains, par ailleurs, universels que les signataires doivent inclure dans leurs programmes à moins d’exprimer leur réserve quant à certaines clauses.
Le manifeste d’Amnesty international appelle à la restructuration des forces de sécurité et à enquêter de manière indépendante et impartiale sur les allégations de violation. Le protocole comporte également volet de la torture des mauvais traitements. Il réclame l’abolition de la détention au secret, à faire appliquer les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion, à réformer le système judiciaire à enquêter sur les atteintes commises par le passé, à mettre en œuvre les droits économiqueS, sociaux et culturels pour tous. Il était hors de mesure pour certains partis présents d’accepter trois mesures qui appelaient à mettre fin à la discrimination, à mettre fin à la violence contre les femmes et à abolir la peine de mort.
« Il faut dire la vérité aux Tunisiens »
 Sondès Garbouj, la présidente de la section Tunisie d’Amnesty international considère qu’il faut commencer par « dire la vérité aux Tunisiens » en laissant entendre que « les Tunisiens ont toujours du mal à croire en la capacité des autorités à leur offrir justice et dignité ainsi que les institutions auxquelles ils peuvent se fier. » « Les élections qui s’annoncent sont l’occasion pour les partis politiques de tenir les promesses qu’ils ont faites de traduire leur discours en mesures concrètes favorisant les droits humains et l’état de droit. C’est le seul moyen de mettre fin au cycle des violations qui ont alimenté les manifestations de décembre à janvier. »

Les partis signataires entre adeptes et détracteurs

Il y a lieu de remarquer que certaines clauses du protocole ont partagé les avis entre adeptes et détracteurs. Le Pole, le parti Ettajdid représenté par son leader Ahmed Brahim, ainsi que le Mouvement de l’union populaire représenté par Zakia Essafi, ont adopté dans sa totalité la teneur de ce protocole, alors que des partis ont contesté, se sont même indignés de la teneur d’un protocole qu’ils ont considérés non adapté à notre culture arabo-musulmane. « Toutes les dispositions juridiques donnant lieu à des discriminations fondées sur la race, la couleur, la religion, l’origine ethnique, la naissance, le sexe, l’orientation sexuelle, ….doivent être mises en conformité avec le droit et les normes internationales ou être abrogées. ». La clause aurait froissé la sensibilité de certains présidents de partis qui ont vu en cela une porte ouverte pour légitimer l’homosexualité.
D’autres ont agi avec mesure pour contester la teneur de ces articles comme c’est le cas de Abdelwaheb El Hani le président du parti Al Majd qui a considéré que la reformulation de ces articles en question serait la bienvenue pour ne pas écorcher la sensibilité de certains conservateurs. L’abolition de la peine de mort, la violence à l’égard des femmes et d’une manière implicite le principe de l’équité dans l’héritage ont provoqué un tollé dans la salle où certains parmi la présence se sont livrés à un soliloque rébarbatif et assommant pesant sur l’ambiance de la conférence de presse. Des intervenants ont même pris plaisir à rappeler des versets du coran transformant leur communication qui devrait être précise et concise en prêche du vendredi. Même si des intervenants et en partant des principes de l’Islam et en invoquant des versets du Coran ont montré que « l’humanisation de la peine devrait être une initiative des Musulmans. » L’expression revient à Mohamed Boukhari, le président du Parti progressiste républicain.
Cela n’empêchera pas des partis centristes ayant opté pour le principe de la séparation entre l’Etat et la religion à s’indigner du principe de l’abolition de la peine capitale. C’est le cas de Badreddine Rbii, du Parti de la liberté et du développement qui trouve que la peine capitale serait la plus juste pour condamner des assassins sans foi ni loi ayant tué, et sans état d’âme, des enfants ou des personnes innocentes les privant de leur droit le plus élémentaire celui de vivre. « Personne ne doit disposer de la vie des autres, et c’est en partant de ce principe humaniste que la peine de mort ne doit en aucun être abolie. Car une personne au visage de l’épouvante qui tue des êtres humains sans vergogne, ne mérite pas de vivre avec les Hommes. » dit-il.
Mona BEN GAMRA

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