mercredi 28 septembre 2011

Incendie d'un squat à Pantin: six morts, probablement des immigrés illégaux

PANTIN - Six personnes, probablement des immigrés tunisiens et égyptiens illégaux, ont péri mercredi dans l'incendie apparemment accidentel d'un immeuble squatté à Pantin.

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a dénoncé les "filières criminelles de l'immigration irrégulière", Claude Bartolone, le président PS du conseil général de Seine-Saint-Denis, évoquant lui un "nouveau drame lié au manque de places en hébergement d'urgence".
L'incendie est survenu vers 06H00 dans un immeuble de deux niveaux situé dans un étroit passage, à Pantin, dans un quartier en rénovation urbaine. L'immeuble appartenant à la municipalité, promis à la démolition, avait été muré par la ville. Mais une trentaine de squatteurs y avaient trouvé refuge.
"L'incendie a été éteint par les pompiers vers 07H15", a indiqué sur place le préfet du département, Christian Lambert. "Les pompiers ont pénétré dans les lieux et ont découvert six personnes mortes", a-t-il poursuivi.
"Les victimes sont décédées par asphyxie ou carbonisées, dix personnes ont été évacuées et quatre personnes ont été très légèrement blessées en sautant par la fenêtre du premier étage", a ajouté la procureure de la République de Bobigny, Sylvie Moisson.
Selon les premiers témoignages, l'incendie serait d'origine accidentelle et aurait été provoqué par une bougie tombée par terre. "Il semble effectivement qu'une bougie mal éteinte soit à l'origine de ce drame", a déclaré sur place le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, accompagné du préfet de police de Paris, Michel Gaudin.
La brigade criminelle a été chargée de l'enquête sur ce drame à Pantin, à quelques centaines de mètres de la périphérie de Paris. Les victimes seraient des Tunisiens et des Egyptiens, ont rapporté M. Lambert et Mme Moisson, "probablement" en situation irrégulière.
M. Guéant a lié ce sinistre "à une réalité tragique, dramatique de l'immigration clandestine". Il a dénoncé "des filières criminelles, qui rançonnent les candidats à l'immigration et qui après leur avoir fait miroiter l'espoir d'une vie meilleure, les laissent tomber et les laissent face à une vie d'errance et de malheur".
Claude Bartolone, député PS et président du conseil général de Seine-Saint-Denis, y a vu plutôt un "nouveau drame lié au manque de places en hébergement d'urgence, qui a mené ces personnes à se mettre à l'abri dans des locaux pas du tout faits pour ça". "C'est un drame de la misère, de l'immigration, de l'absence de solidarité de l'Europe avec un pays qui s'est battu pour plus de démocratie", a déploré M. Bartolone, en allusion au printemps arabe en Tunisie et en Egypte.
"On a laissé crever des travailleurs immigrés", a dénoncé, "indignée", Harmonie Bordes, une habitante de Pantin. "Il y a quelques mois, ils étaient par terre porte de Pantin et à la Villette. Ces personnes étaient à la recherche d'un abri", a-t-elle dit. Plusieurs dizaines de Tunisiens, arrivés au printemps après la révolution dans leur pays, s'étaient installés dans le parc de la Villette, tout près de Pantin.
L'immeuble "était squatté depuis un moment, au moins deux mois. Tout le monde le savait", a affirmé Mustapha, gérant du café Le Montgolfier, situé en face de l'impasse Roche, lieu du drame. "Nous avions découvert récemment que le site était squatté. Nous avions engagé une procédure d'expulsion", a ajouté Philippe Bon, directeur de cabinet du maire de Pantin.
Le bâtiment était situé au coeur de la zone d'activité commerciale de Pantin, a expliqué M. Bon. Le projet urbain prévoit la construction de 90 logements sociaux et de 30.000 m2 d'activités commerciales, dont les nouveaux ateliers de la maison Hermès.
© 2011 AFP 

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