samedi 8 octobre 2011

Tunisie : une assemblée constituante divisée serait une catastrophe

Si à la suite des élections du 23 octobre 2011, l'Assemblée constituante devient un lieu de débats interminables et n'arrive surtout pas à nommer rapidement un gouvernement d'union nationale, on peut craindre le pire pour la Tunisie.



Le pire qui pourrait arriver à la suite de l’élection de l’assemblée constituante est que cette dernière se transforme en café à palabres ou d’interminables discussions et divisions empêchent de légiférer et d’avancer. Un peu à l’image de ce qui s’est passé, longtemps en Italie, ou de ce qui s'est passé en Irak où le pétrole fut pillé, les conflits ethniques ou religieux réels et la population délaissée parce que les parlementaires mettaient des mois pour se mettre d’accord et que le pouvoir exécutif, fragilisé, représentait une multitude d’intérêts et non celui de l’Irak.
Si cette division peut être organisée par des forces de l’ombre pour continuer à diriger la Tunisie, il n’en demeure pas moins que les députés tunisiens nouvellement élus auront une responsabilité dans cela s’ils n’arrivaient pas à faire des coalitions pour dégager des majorités et prendre rapidement des décisions. Mais au-delà de cet écueil qui serait terrible pour notre pays, un autre guette.

LA NECESSITE DE NOMMER RAPIDEMENT UN GOUVERNEMENT
Celui ou les partis vainqueurs de l’ Assemblée constituante n’arrivent pas se mettre d’accord pour désigner rapidement un gouvernement d’union nationale. S’il est important d’essayer de capter des ministères clefs, il est encore plus important de désigner dans une échéance très brève un exécutif qui mettra enfin en place les réformes tant attendues par le peuple. S’il faut reconnaître que le gouvernement provisoire actuel n’a pas eu la tache facile car il a du prendre les commandes dans l’urgence (et qu’il a sans doute évité à la Tunisie le chaos), il n’a cependant fait que gérer la situation. Aucune des grandes préoccupations des tunisiens n’a été réellement traitée (réforme de la police, corruption, justice malade, chômage, ect…) Or, la Tunisie a actuellement besoin d’une impulsion nouvelle.

Ce nouveau départ ne se fera que si le gouvernement est nommé rapidement. A défaut, non seulement le gouvernement provisoire perdurera alors qu’il ne représentera pas le peuple puisque non désigné par l’Assemblée constituante mais les tunisiens eux même ne comprendront pas pourquoi les partis politiques pensent à leurs intérêts avant de penser à ceux de la Tunisie en s’entendant sur la constitution d’un executif qui agira rapidement. A méditer ! Toutes les situations, ou le pouvoir parlementaire à été faible et divisé et le pouvoir exécutif inexistant, se sont terminées soit par un coup d’état, soit par une guerre civile (entrainant l’intervention de forces étrangères sous couvert d’organisations internationales et l’on sait ce que cela signifie (perte de la souveraineté, mise sous tutelle politique et économique, etc..).
A quelle échéance pensez vous que le gouvernement d’union nationale soit nommé suite à l’élection de l’Assemblée constituante? 1 mois m’a répondu Moncef Marzouki lors de son passage à Lyon pour rencontrer la communauté tunisienne lyonnaise. La réponse m’a satisfait car il y a bien urgence mais ce délai sera-t-il respecté?

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